Focale	105mm
Ouverture	4.5 - 22
Poids	NC
Prix	NC
Avis	Mitigé
Rareté	Rare

 

Le monde des M42 est vaste, très vaste, mais on retrouve un petit nombre de fabricants historiques. Qu'il s'agisse de Zeiss, de Takumar, de Fuji ou bien de l'univers des cailloux (/copies ?) russes présentes tant sur le marché des c*ls de bouteilles que des bijoux d'optique, on peut facilement classer un objectif dans une famille voire dans une gamme chez un constructeur.

 

Il est cependant des exceptions, nées d'une production brève voire d'une tentative infructueuse de conquérir un nouveau marché.

Ce fut le cas de Feinmess Dresden, une entreprise allemande fondée au XIXè siècle et spécialisée dans la construction d'outils de mesure et de contrôle.

Ammenée à travailler et à concevoir du matériel optique, la firme tenta entre 1954 et 1959 de se faire un nom dans le milieu des objectifs pour appareils photo. Le 105 f/4.5 Bonotar et son petit frère le Bonar furent à l'origine conçus par "Claus Lieberwirth" en 1948 pour l'appareil à folding Belfoca de la firme Belda.

 

Décliné ensuite en monture m42 et Exakta le Bonotar 105 f/4.5 est un objectif rare qu'il m'a été possible de découvrir grâce à la trouvaille de ma moitié ! C'est donc chargé d'histoire et d'exotisme que m'est arrivé le Bonotar, superbe pièce chromée dont la lentille frontale est ornée d'inscriptions dont un V rouge non sans rappeler le T* de Zeiss.

 

Mais qu'en est-il du bel inconnu ? Tout d'abord la mise au point est coriace, tout du moins sur l'exemplaire en ma possession qui mériterait vraisemblablement d'être frictionné à l'huile d'arachide, il m'est arrivé souvent de dévisser l'objectif du boitier en tournant la bague de map.

 

Une fois cette étape franchie, on constate rapidement que l'objectif peut difficilement être utilisé en lumière directe, du fait de sa sensibilité au flare et des contrastes qui en pâtissent immédiatement. En effet sans biensur parler de contre-jour, les images sont souvent pâles voire voilées, l'absence de traitement des lentilles caractéristique des objectifs de cette époque montre ici ses limites.

 

Cependant, lorsqu'il est utilisé avec plus de précautions, le Bonotar est capable de délivrer des images tout à fait décentes et on peut cette fois s'étonnner de l'efficacité de sa formule optique simpliste (triplet), offrant un piqué bien convenable dès la pleine ouverture. 

La pleine ouverture, parlons en. Pour un objectif dont la vocation première est le portrait, puisque sa distance minimale de mise au point de 1.7m ne lui permet que peu d'être utilisé en proxy-photographie, l'ouverture maximale est celle que l'on attendrait plus d'un objectif de 200mm au moins. La conception ancienne de l'objectif est sans-doute en cause, puisque rappelons le, à la grande époque des foldings, il était rare de trouver des objectifs offrant mieux que f/8 ! Cependant la qualité de l'arrière plan est plutôt elevée au regard de l'ouverture, et le diaphragme à 10 lamelles joue son rôle de manière irréprochable.

 

Malgré ces quelques handicaps, le Bonotar est un objectif que j'affectionne, peut-être parcequ'il m'a été offert, mais surtout parcequ'il est de ces objectifs peu connus que l'on ne croise pas au détour de chaque chemin, et qu'on ne verra pas orner si facilement le SLR de son voisin ! Non content d'arborer une qualité de construction d'un autre siècle et un look aussi peu discret qu'élégant, le Bonotar est le seul objectif M42 produit par la firme Allemande Feinmess, ayant brièvement barboté dans le domaine de la photographie.